Un an déjà: les CompaFaitGrandChose en Belgique.


Pendant l’été 2023 Jean, Julien et Flavien ont mené leur expériment long en Belgique. Prêts à servir des femmes, des hommes et des enfants hébergés au centre pour demandeurs d’asile de Ransart. Un an après les 3 compagnons reviennent sur cette aventure humaine qui les a marqué à jamais.

Remerciements

Avant même de tout vous expliquer on tient à commencer par là. Pour cette incroyable aventure nous devons tout d’abord remercier : Marie Cécile et Maxime, nos accompagnateurs compagnons. Ils nous ont soutenu dans la construction de ce projet. Côté partenaire nous remercions le centre Caritas de Ransart pour son accueil, l’association Emmaüs pour son soutien matériel et tous ceux qui nous ont soutenu financièrement.

De gauche à droite : Marie-Cécile et Maxime nos accompagnateurs compagnon, leur fils Baptiste et nous Jean, Julien et Flavien

De gauche à droite : Marie-Cécile et Maxime nos accompagnateurs compagnon, leur fils Baptiste et nous Jean, Julien et Flavien

« Attendez, avant de commencer c’est quoi les compagnons ? »

Les compagnons, chez les Scouts et Guides de France dont nous faisons partie, c’est la branche d’âge qui couvre les jeunes adultes de 17 à 21 ans. C’est la dernière branche d’âge du parcours scout. Nous sommes organisés en équipe de 3 à 8 personnes et la finalité est de construire et vivre deux projets de solidarité : un en France et un à l’internationale. Pour cela nous avons 3 ou 4 années, cela dépend du profil des équipes et des projets envisagés.

« Ok, et du coup c’est quoi cette histoire avec la Belgique »

Au mois d’août 2023 nous sommes partis à Charleroi en Belgique pour vivre notre projet de solidarité à l’internationale. Nous avons passé 3 semaines au sein du centre d’accueil pour demandeur d’asile de Ransart géré par l’ONG Caritas. En termes plus commun, un centre qui héberge des femmes, des hommes et des enfants qui ont fui leur pays où ils étaient en danger et qui demandent d’être protégés en Europe.  

« Et quel était votre rôle au sein du centre ? »

Julien en plein action avec les enfants du centre

Julien en pleine action avec les enfants du centre

Pour la plupart d’entre nous, l’été cela rime avec une période de détente, de loisirs, de barbecues… Mais dans un centre pour demandeurs d’asile c’est une période comme toutes les autres, que l’on soit enfant ou adulte on attend, on attend que peut être un jour le droit de résider sur le sol belge soit octroyé… l’attente au centre se chiffre parfois par plusieurs années. Notre rôle était d’animer le centre, de faire des 3 dernières semaines de l’été un moment plus agréable que le reste de l’année pour les enfants et les adultes.

« Mais comment avez-vous eu cette idée de projet ? »

Chez les compagnons c’est à nous d’imaginer les projets que nous souhaitons vivre en équipe mais il y a tout de même un cadre. Le projet doit pouvoir rentrer dans une ou plusieurs des « pistes d’actions » proposées par la pédagogie de notre branche d’âge. Jean et moi-même étions attirés par la piste « Education et enfance ». Cette sensibilité vient de notre profil, nous sommes tout deux chefs scouts et guides (Branche 11-13 ans) en parallèle d’être compagnons et Jean est également animateur en centre de loisir de profession. Julien quant à lui était plutôt attiré par « Paix et droits de l’homme ». Se rendre dans un centre pour demandeurs d’asile c’était une manière de concilier nos attentes respectives dans l’équipe.

« Pourquoi la Belgique ? »

Notre credo c’est qu’il n’y a pas besoin de partir à l’autre bout de la planète pour trouver des personnes dans le besoin. La Belgique et notamment la Wallonie où nous étions nous a attiré. On entend souvent à son propos que bien que nous ayons une langue commune, la culture et la manière de vivre est vraiment différente de la France. Après coup, en étant plongé dans un centre pour demandeurs d’asile nous avons vraiment eu l’impression de faire le tour du monde, les réfugiés venaient des quatre coins du monde.

Les CompaFaitsGrandChose sur la route pour la Belgique

Les CompaFaitsGrandChose sur la route pour la Belgique

« Concrètement vous avez fait quoi sur place ? »

Pas si vite, pas si vite… Avant de dire ce qu’on a fait sur place il faut rappeler que tout au long de l’année avant de prendre la route nous avons cherché pour le centre des dons de jeux, de livres, de matériels créatifs et de vêtements chauds. Nous sommes arrivés avec un Bébert (surnom attribué au van du groupe Mont Alban) plein à craquer !

Ensuite sur place notre mission se décomposait en deux :

Il y avait tout d’abord les activités auprès des enfants, la principale demande formulée par la direction du centre. Chaque jour nous proposions une activité de deux heures l’après-midi et une veillée d’une heure et demie le soir, comme chez les scouts ici en France ! Nous faisions aussi bien des jeux sportifs que des activités manuelles ou encore des jeux scouts typiques… .

En second lieu, lorsque nous n’étions pas avec les enfants, nous avions une mission sociale auprès des adultes : Discuter autour d’un thé le soir, jouer aux petits chevaux, aller faire un basket sur le terrain du quartier avec les plus jeunes … Finalement, offrir un contact humain qui nous parait à tous élémentaire mais qui est loin d’être forcément présent dans un tel contexte.

Flavien prenant la pose devant un Bébert chargé de dons pour le centre.

Flavien prenant la pose devant un Bébert chargé de dons pour le centre.

« Est-ce que ce fut difficile ? »

Oh oui. Nous avions fait le choix de passer 3 semaines au sein du centre alors que la plupart des projets compagnons durent en général 1 mois et ce fut un bon choix. Tout d’abord auprès des enfants, on peut le dire maintenant, nous avons été animateur de l’extrême ! : des âges allant de 3 à 14 ans, des langues allant du français à l’arabe, certains étaient handicapés. Aussi, dans un contexte aussi difficile le caractère de certains n’était pas facile à appréhender… Nous avons dû nous construire une nouvelle manière de faire de l’animation en un temps record : travailler sur le visuel, introduire plus d’éducation populaire dans ce que nous proposions…

Côté adulte, nous avons été confrontés souvent à des histoires et des parcours de vie particulièrement difficiles à entendre.

Nous étions véritablement immergés, jour et nuit dans le centre, un environnement qui peut être particulièrement calme comme particulièrement tendu.

Mais c’est justement parce que ce fut difficile que nous avons le sentiment d’avoir vraiment apporté un petit quelque chose de rendre le monde meilleur et que nous sommes revenus profondément changé et plus ouvert dans notre perception du monde et des autres.

La généreuse gastronomie belge : le meilleur réconfort après une journée difficile

La généreuse gastronomie belge : le meilleur réconfort après une journée difficile

« Vous avez pu profiter de la Belgique ? »

Oui nous nous accordions les matinées et 2 journées entière de libre chaque semaine. C’était très important pour nous pour continuer à avoir toujours le moral à fond pour donner des sourires aux adultes et aux enfants du centre. Nous avons pu découvrir de nombreuses richesses du « Pays noir » comme on nomme la région de Charleroi. Nous avons assisté à une reconstitution de la bataille napoléonienne à Waterloo, visité le célèbre musée de l’Afrique de Tervuren… Mais ce qu’on retient surtout c’est l’extrême gentillesse des Carolos (habitants de Charleroi) à notre égard. Partout où nous allions nous étions vraiment reçus comme des rois, à chaque coin de rue les gens s’intéressaient à nous…

Visite du musée de l'Afrique de Tervuren avec quelques résidents adulte.

Visite du musée de l’Afrique de Tervuren avec quelques résidents adulte.

« Les résidents du centre, ils en ont pensé quoi de votre action ? »

Le plus simple est de lire ces quelques phrases que nous ont adressé les enfants et les adultes à notre départ :

 

« Mais on va s’ennuyer sans vous maintenant »

« Vous êtes super et ce que vous avez fait est génial »

« Ici la vie est si dure, vous nous avez apporté du bonheur pendant 3 semaines »

 

Crédits : Photographies de Jean Gualtieri et Julien Di-Battista sur un récit de Flavien Massiera.

l'ékip Sa joue Ils se croient en Angleterrepas le bon pays julien pour le théca doit être de la bière en fait